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Crise dans l’industrie automobile : les puces n’est pas la seule en cause

Le secteur automobile reste sous pression alors qu’il se remet de la pandémie. Le secteur a été durement touché par les fermetures et l’effondrement de la demande et subit maintenant tous les obstacles d’une véritable reprise mondiale. La pénurie de semi-conducteurs, la hausse des prix des matières premières de base et la lenteur de l’approvisionnement risquent également de compromettre le lancement des véhicules électriques. Ce dernier est un secteur sur lequel les grands constructeurs automobiles misent dans la perspective de la transition énergétique.

Secteur automobile : quel avenir pour l’industrie ?

La pénurie de puces entraîne une perte de 210 milliards de dollars pour le secteur automobile Le premier défi majeur auquel sont confrontées les entreprises automobiles du monde entier est la pénurie de semi-conducteurs. La pénurie est telle que plusieurs usines ont déjà ralenti ou arrêté leur production, des États-Unis à l’Europe.

Dans ce contexte, la société de conseil Alixpartners a revu ses prévisions à la baisse, estimant à 210 milliards de dollars la perte de revenus cette année en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. En mai, la baisse des revenus était estimée à 110 milliards de dollars. Avec les perspectives actualisées, les constructeurs automobiles sont en passe de perdre la production de 7,7 millions de véhicules en 2021.

La pénurie de puces et la flambée des prix des produits de base ne s’atténuent pas et, la semaine dernière, IHS Markit a réduit ses perspectives de production automobile mondiale pour 2021 et 2022.

Une tempête se prépare dans l’industrie mondiale. Il ne s’agit pas seulement de la difficulté d’obtenir des semi-conducteurs. Une pénurie d’acier et de résine plastique nuit également à la production. La vague de contagion en Asie, avec des pics dans des pays comme la Malaisie, n’a pas aidé l’industrie, qui est fortement dépendante des puces provenant de cette zone.

Obstacles aux véhicules électriques

Le nœud des matières premières rares et coûteuses n’est pas non plus dissous pour le marché prometteur des voitures électriques. De plus en plus de grandes entreprises en Europe et ailleurs cherchent des moyens d’obtenir des matériaux précieux pour les voitures électriques sans dépendre de la Chine.

Les terres rares, par exemple, apparaissent comme une source de préoccupation dans la transformation des voitures électriques. Les véhicules du futur nécessitent de grandes quantités de matières premières pour les batteries, telles que le lithium, le nickel et le cobalt, et les constructeurs automobiles tels que BMW AG, Volkswagen et Tesla sont à la peine.

La Chine, qui contrôle les deux tiers de l’extraction et 85 % du raffinage des terres rares, devrait utiliser la plupart de ces matériaux sur son territoire, selon BloombergNEF. C’est pourquoi plusieurs entreprises européennes cherchent à signer des contrats avec d’autres fournisseurs, comme l’explorateur australien de terres rares Arafura Resources Ltd.

BMW et General Motors ont également essayé de réduire la quantité de terres rares dans leurs véhicules en envisageant des moteurs alternatifs moins efficaces. L’Europe est sur le qui-vive, car elle est sur le point de devenir le plus grand consommateur de composants pour voitures électriques.

L’année dernière, l’UE a créé l’Alliance européenne pour les matières premières afin de garantir un approvisionnement suffisant en matières premières essentielles pour alimenter le plan le plus ambitieux du monde contre le changement climatique. Dans le domaine des terres rares, l’alliance a identifié 14 projets en Europe pour un investissement de 1,7 milliard d’euros.